TRIER SES BIODÉCHETS

Mars 2025

Que faire des biodéchets ? On vous explique tout !

Les Points d’apport volontaire qui ont poussé à Fontenay offrent une solution supplémentaire pour le tri à la source des biodéchets. Collectés et méthanisés, ils produisent du biogaz et contribuent à réduire le bilan carbone des déchets.

Trois fois par semaine, la promenade d’Estelle avec sa chienne Olympe passe invariablement par l’école Michelet. Devant, se trouve un Point d’apport volontaire (PAV). La fondatrice de la société Le Pain de 2 Mains s’y arrête, appuie sur la pédale qui actionne la trappe d’ouverture de l’abri-bac en inox marron et vide, dans l’une des deux poubelles à l’intérieur, le contenu de son bioseau, rempli selon les jours de restes de repas, viandes, poissons, pain, sachets de thé, coquilles... Notre boulangère vient de la rue Beaumarchais déposer ces biodéchets. Et comme elle, déjà beaucoup d’autres Fontenaysiens, si l’on en croit la fréquentation des quinze PAV que l’EPT Paris Est Marne et Bois a installé et gère dans les treize quartiers de la commune. On les trouve près des groupes scolaires, des deux marchés forains ainsi qu’à proximité des maisons de retraite Hector-Malot et Dame-Blanche.

TRI À LA SOURCE

Leur irruption, telle des champignons après la pluie dans l’espace public, ne relève pas du hasard. La loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire, dite loi AGEC, oblige depuis le 1ᵉʳ janvier 2024 les collectivités à mettre en place le tri à la source des biodéchets pour les particuliers. On parle là des déchets organiques produits par les activités humaines et animales. Ils se répartissent entre les déchets de cuisine (épluchures, restes alimentaires…), auxquels s’ajoutent quelques autres (essuie-tout, kraft, mouchoirs en papier), et les déchets verts du jardin (tailles de haie, tontes de gazon, feuilles mortes…). Les premiers, collectés deux fois par semaine, sont valorisés par méthanisation. Le biogaz obtenu est réinjecté dans les réseaux de gaz. Cette nouvelle offre de tri à la source s’ajoute à celle du compostage « classique », bien ancré dans les habitudes. « À la maison, j’ai divisé par deux le nombre de sacs d’ordures ménagères et je n’ai plus d’odeurs désagréables qui remontent de ma poubelle », constate Estelle. Et pas seulement : « Savoir que mes déchets valorisés contribuent à économiser les ressources tout en faisant du bien à l’environnement me convient parfaitement », ajoute-t-elle. Ses voisins lui ont emboîté le pas, et elle ne se prive pas de faire la promotion du dispositif.

« Avec environ six mille kilos collectées par mois, les débuts sont prometteurs. Il y a très peu d’erreurs dans les bacs, c’est donc que les gens savent ce qu’ils peuvent ou non y mettre », confirme Narimane Amer, cheffe de projet alimentaire de territoire. Sinon, le mode d’emploi figure sur chaque abri-bac. Ceux situés à côté des écoles Victor-Duruy et Jules-Ferry font la course en tête avec près de 900 kg de biodéchets collectés par mois. Un travail collectif entre les services de la ville et l’EPT déterminera des sites d’implantations supplémentaires.

L’essor des PAV ne doit cependant pas se faire au détriment des composteurs classiques. Comme le rappelle Fabienne Beaudu, directrice du secrétariat général à la Ville en transition : « Si le terme de biodéchets regroupe aussi les végétaux et les épluchures, ceux-ci doivent continuer à être mis dans le compost habituel, car leur vocation est de nourrir la terre dont ils sont issus. De plus, cette valorisation ne nécessite aucune énergie: ni transport, ni méthanisation. » Dès qu’Estelle disposera d’un lombricomposteur, elle y jettera épluchures et feuilles mortes. Mais elle sait que le meilleur déchet est toujours celui qui n’est pas produit.

Les bios-eaux peuvent être récupérés : 
- A la déchèterie de Fontenay-sous-Bois située au 320 avenue Victor Hugo, sur les horaires d’ouverture.