AU NOM DE LA FLORE

Mars 2025

Pixiflore est une association fontenaysienne pour la protection et la connaissance de la nature et de l’environnement. Rencontre avec ses deux fondateurs. 

Caroline Lahmek (présidente de l’association) et Loïc Jugue (trésorier, également en charge du site et des animations) allient l’art de l’image et le savoir botanique. Apprendre à nommer les plantes grâce aux photos, voilà un bel objectif ! Pendant que les végétaux assurent leur photosynthèse, Loïc se charge pourrait-on dire de la phytographie — des clichés légendés pour reconnaître la flore qui nous entoure. Ancien réalisateur pour Canal +, et ce, dès les premiers pas de la chaîne, Loïc est à présent artiste-plasticien. Caroline, médecin généraliste de formation, est devenue nutritionniste et s’est formée à la phytothérapie. Deux parcours aux antipodes, et cependant une même volonté de protection de l’environnement, une passion commune pour la nature. Non pas dans l’idée galvaudée de protéger une soi-disant « mère nature », mais en toute conscience qu’en tant qu’êtres humains, nous ne sommes pas hors de la nature, celle-ci étant « le corps inorganique de l’Homme » pour reprendre la formule de Marx. Il s’agit bien là de préserver nos conditions d’existence sur Terre.

Créée en 2001, Pixiflore a été une association novatrice, soutenue au début par le ministère de la Recherche. « Initialement, nous voulions faire unThalassa* des plantes, mais le projet a évolué, raconte Loïc Jugue. Nous avons été le premier site Internet consacré aux plantes sauvages, à la nature, à l’environnement. On était des pionniers en communiquant via le numérique et en organisant des balades virtuelles. » Le couple réalisait des reportages et les mettait en ligne, interviewant des personnalités telles que François Couplan et Francis Hallé**, tous deux ethnobotanistes. Plongés dans l’étude de la flore, Caroline et Loïc ont approfondi leurs connaissances au fil des ans ; Caroline en étudiant la phytothérapie, Loïc en suivant des cours de botanique au Museum d’Histoire Naturelle. Question plantes, ils en ont sous le pied !

BALADES SAUVAGES

Pixiflore organise des balades au bois de Vincennes, une fois par mois, généralement le samedi. « Pendant quinze ans, le conseil départemental du Val-de-Marne nous a soutenus, et depuis deux ans, plus rien,expliquent-ils. C’est pourquoi les balades ne sont plus gratuites. » Le tarif est de 10 euros par tête et les personnes souhaitant y participer doivent s’inscrire sur helloasso. « En revanche, nous sommes toujours soutenus par la ville de Fontenay, que nous remercions », souligne Caroline.

Le bois qu’ils possèdent en Picardie, dénommé le Bois Joli, est une forêt comestible où ils proposent des stages de permaculture et de reconnaissance des végétaux. Apprendre à se nourrir en autonomie les passionne toujours autant, à l’image d’un François Couplan, spécialiste des plantes sauvages comestibles. « Il y a 250000 espèces de plantes dans le monde, reprend Loïc, mais le nombre d’espèces qui disparaissent est effarant. 50 % de nos arbres et arbustes sont menacés en France. » Et « sans compter la disparition d’espèces animales. », ajoute Caroline… • 

[+] D’INFOS : pixiflore.com Facebook : boisdevincennespixiflore et pixiflore

* Thalassa, le magazine de la mer, émission de télévision diffusée depuis 1975.

** Francis Hallé est l’un des scientifiques à l’origine du Radeau des Cimes, dispositif d’exploration de la canopée des forêts tropicales.